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Peine d'emprisonnement assortie du sursis probatoire​

Les personnes condamnées pour un délit ou un crime à une “peine assortie du sursis probatoire” ne comprennent pas toujours ce qu'implique cette peine.
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Accusé

écrit le

2025-05-31

Une alternative à la prison qui reste méconnue

Les personnes condamnées pour un délit ou un crime à une “peine assortie du sursis probatoire” ne comprennent pas toujours ce qu'implique réellement cette peine. 


Contrairement au sursis simple, cette peine ne signifie pas simplement “éviter la prison” : elle impose des obligations strictes et un véritable suivi, sous peine d’incarcération en cas de non-respect.

C’est un "contrat de confiance" encadrée, soumis à un régime juridique particulièrement exigeant.

Comment fonctionne le sursis probatoire et quels risques en cas d’échec ?

  • Quelles conditions permettent d’en bénéficier ?
  • Quelle est la durée du contrôle ?
  • Quelles obligations doit-on respecter ?
  • Que se passe-t-il en cas de manquement ?
  • Est-ce une peine “effaçable” avec le temps ?

Il est indispensable de bien comprendre les règles du sursis probatoire pour éviter une révocation pouvant conduire à l'incarcération de la peine suspendue.

Décryptage juridique du sursis probatoire

1. Définition

Le sursis probatoire permet de suspendre l’exécution d’une peine de prison, en tout ou partie, à condition que le condamné respecte des obligations strictes pendant une période déterminée.


C'est une liberté sous conditions, un engagement judiciaire au cours duquel vous êtes suivi par un conseiller pénitentiaire d'insertion et de probation (CPIP) et placé sous la surveillance du juge de l'application des peines (JAP).

Il ne s’agit ni d’une impunité ni d'une mesure de faveur. 

2. Conditions d’application

  • Valable pour les peines ≤ 5 ans de prison (jusqu’à 10 ans en cas de récidive légale).
  • Applicable aux délits et à certains crimes. 
  • Peut concerner toute la peine ou seulement une partie (ex : 6 mois ferme + 6 mois sursis probatoire).

3. Durée de probation

  • 1 à 3 ans en principe.
  • Jusqu’à 5 ans en cas récidive légale.
  • Jusqu’à 7 ans en cas de double récidive.

4. Obligations à respecter

Le tribunal impose :

  • Obligations générales (mesures de contrôle) : répondre aux convocations, prévenir en cas de déménagement, de changement d'emploi, de déplacement à l'étranger, etc.

  • Obligations personnalisées (obligations particulières) :
    • Suivre une thérapie ou des soins,
    • Exercer une activité professionnelle ou suivre une formation,
    • Indemniser les victimes,
    • Ne pas fréquenter certains lieux ou personnes.
    • Etc. 

Ces obligations sont contrôlées par le CPIP, sous l’autorité du JAP.

En pratique, le condamné est convoqué par son conseiller une fois par mois en moyenne pour justifier du respect de ses obligations. 

5. En cas de non-respect : la révocation

Si le condamné :

  • Ne respecte pas les mesures de contrôle ou ses obligations particulières,
  • Commet une nouvelle infraction pendant la période probatoire,

👉 Le JAP ou le tribunal (en cas de nouvelle infraction) peut révoquer tout ou partie du sursis, pouvant conduire à l'exécution immédiate de la peine de prison suspendue.

6. Fin de probation et effets

  • Si toutes les obligations sont respectées :
    ✔️ la peine est considérée “non avenue”
    ✔️ effacement du bulletin n°2 du casier judiciaire (mais pas du B1).

  • Si révocation :
    ❌ la peine est exécutée partiellement ou totalement, sans nouvel examen des faits.

Comment éviter la révocation du sursis probatoire ?

1. Anticipez vos obligations dès la condamnation

Soyez accompagné par un avocat pénaliste pour bien comprendre chacune de vos obligations et anticiper leurs implications.

Votre avocat vous donnera des conseils vous permettant d'exécuter dans les meilleures conditions votre sursis probatoire. 

2. Maintenez un contact régulier avec le CPIP

Votre conseiller d'insertion est votre interlocuteur-clé : il transmet vos progrès (ou vos manquements) au juge.

Il est impératif de vous présenter à tous les rendez-vous, de transmettre les justificatifs demandés et de soigner chaque échange.

3. En cas de difficulté, saisissez le JAP en amont

Plutôt que de subir une révocation, faites adapter vos obligations si votre situation change : perte d’emploi, maladie, déménagement, etc.

Informez sans attendre votre conseiller d'insertion et déposer une requête argumentée, que votre avocat peut formuler.

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OCÉANE STEHLIN
Avocate pénaliste engagée

Avocate pénaliste au barreau de Paris depuis 2013, Océane STEHLIN défend les intérêts de ses clients avec conviction et détermination devant toutes les juridictions pénales.  
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